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Gestion / Lait Gérer la trésorerie avec le point d'équilibre

Comme dans toute entreprise, le chef d’exploitation laitière a besoin d’un tableau de bord pour gérer sa trésorerie. Des outils existent permettant d’anticiper les besoins à venir.

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Pour une ferme laitière, le point d'équilibre correspond au prix de vente des 1.000 litres de lait nécessaires pour faire face
aux frais indispensables à l'activité, aux annuités bancaires et aux besoins privés de l'exploitant. (© Terre-net Média)

Le Gps de la trésorerie, c’est le point d’équilibre. Il permet d’apprécier l’évolution de la trésorerie d’une exploitation ou d’une activité par l’approche des flux financiers de trésorerie. Pour une ferme laitière, le point d’équilibre correspond au prix de vente des 1.000 litres de lait nécessaires pour faire face aux frais indispensables à l’activité, aux annuités bancaires et aux besoins privés de l’exploitant. Autre avantage de la méthode : c’est simple à calculer.

Mesurer l’Ebe

Prenons l’exemple de M. Dupré, producteur laitier. Il dispose d’un quota de 310.000 litres qu’il réalise avec un troupeau de 48 vaches laitières et la suite. Producteur spécialisé, M. Dupré vend néanmoins tous les ans, des cultures récoltées sur 15 ha de terres. Il souhaite aujourd’hui connaître son point d’équilibre prévisionnel afin de mieux piloter son exploitation en période de crise.
Première étape : mesurer l’Excédent brut d’exploitation (Ebe) (cf. tableau 1). Sachant que l’Ebe doit servir à payer la banque, à faire vivre la famille et à permettre de faire face à un imprévu, on peut aisément définir l’objectif à atteindre.

Tableau 1 - Calcul de l'objectif d'Ebe

Annuités des emprunts Lmt et autres frais financiers

25.000 €

+ besoins privés de la famille

30.000 €

+ marge de sécurité et besoin en auto-financement

5.000 €

= l'objectif d'Ebe de monsieur Lelait

60.000 €

Simulation économique

Deuxième étape : réaliser une simulation économique pour calculer le point d’équilibre (cf. tableau 2).

Tableau 2 - Calcul du point d'équilibre 

L'objectif d'Ebe

60.000 € 

+ les charges de structure de l'exploitation (hors amortissements et frais financiers)

45.000 €

+ les charges proportionnelles des activités
lait
cultures (15ha x 550 €)


45.000 €
8.250 € 

= le chiffre d'affaires d'équilibre de l'exploitation

158.250 €

A ce chiffre d'affaires d'équilibre de l'exploitation, il faut déduire les recettes autres que celles issues de la vente du lait.

Chiffre d'affaires d'équilibre de l'exploitation

158.250 €

- Recettes autres que vente de lait :
Produit viande et primes couplées
Produit cultures de vente
Dpu et produits divers


21.000 €
18.000 €
23.000 €

= objectif de chiffre d'affaires « vente de lait »

96.250 €
Soit 96.250 € / 310.000 litres = 310 € / 1.000 litres

Compte tenu des hypothèses retenues, le point d’équilibre de M. Dupré, est de 310 € /1.000 litres. Pour réaliser ce calcul, il faut partir de l’objectif d’Ebe auquel on ajoute les charges proportionnelles et de structure (excepté les amortissements et les frais financiers). Autrement dit, il s’agit de la somme à dépenser pour faire fonctionner la totalité de l’exploitation. Afin d’isoler la somme qu’il reste à couvrir par la seule vente de lait, il faut déduire du chiffre d’affaires de l’exploitation les ventes et produits reçus autres que le lait.

Budget de trésorerie

Le point d’équilibre est donc un instrument essentiel pour mesurer la résistance de l’exploitation par rapport au prix du lait. Il représente le seuil à partir duquel l’exploitation dégage de la trésorerie ou en perd. Dans le cas d’une situation à risque, le budget de trésorerie peut s’avérer utile. Il s’agit de définir pour chaque mois, à partir de la trésorerie initiale, et en fonction des encaissements et des décaissements, la trésorerie attendue en fin de mois. En fonction de l’importance du déficit, il faudra alors envisager une ou plusieurs actions correctives : le recours à un emprunt court terme pour financer le cycle de production est à privilégier. Ensuite, le recours à l'ouverture de crédit est une solution moins coûteuse que le crédit fournisseur, elle peut être utile pour faire face aux aléas et permet d’assurer la jonction les deux ou trois mois précédant le versement des aides. En cas de nécessité, il faut réfléchir à des actions structurelles.

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